Lancée en 2022 dans le sillage de la ZAD du Mormont, l’initiative « Sauvons le Mormont » propose de classer la colline comme site protégé, d’y interdire toute exploitation future du sol et de promouvoir l’utilisation de matériaux de construction alternatifs au ciment.

Pour répondre aux préoccupations des initiants, le Conseil d’État a soumis au Grand Conseil un contre-projet. L’initiative abordant deux points complémentaires mais distincts, ce contre-projet est structuré en deux volets :

1. L’aspect protection du Mormont

La protection du Mormont a été ancrée dans la loi sur la Protection du Patrimoine naturel et Paysager (LPrPn). Cette loi comprend l’établissement d’un PAC qui permettra d’assurer, entre autres, la protection des valeurs paysagères et naturelles emblématiques du Mormont et d’autre part, le comblement de la carrière ce que l’initiative ne permettait pas mais que le Tribunal fédéral avait ordonné. Cette loi a été déjà acceptée à l’unanimité au Grand Conseil et aucun référendum n’ayant été lancé, elle est entrée en vigueur. De ce fait, l’initiative est obsolète sur ce point, le Mormont est déjà sauvé.

2. L’aspect béton

Le Conseil d’État et le Grand Conseil ont jugé qu’il serait trop réducteur de limiter le débat au seul béton. Ils proposent donc l’introduction d’un nouvel article constitutionnel consacré à l’économie circulaire. Cette approche vise à réduire l’utilisation des ressources naturelles et à boucler, autant que possible, les cycles des matières, afin de limiter les déchets et optimiser la réutilisation.

Ce nouvel article servira de cadre général et devra être complété par des adaptations législatives précises pour mettre en œuvre concrètement les différents volets de l’économie circulaire.

Les initiants ont décidé de maintenir leur initiative malgré le contre-projet voté au Grand Conseil à l’unanimité moins quelques abstentions. De ce fait, les vaudoises et les vaudois devront choisir entre l’initiative ou le contre-projet sur l’économie circulaire.

Le contre-projet plus ambitieux que l’initiative

Sans béton, pas d’infrastructures ni de transition énergétique! Pour réduire l’usage des matières premières (béton, bois, verre, etc.), la seule solution, c’est l’économie circulaire proposée par le contre-projet: économiser (utiliser de la bonne manière et au bon endroit), réemployer et revaloriser !

Laurent Balsiger, député PS

Avec 200’000 tonnes de déchets valorisés par an (100’000 tonnes de déchets de démolition et d’excavation + 100’000 tonnes de déchets comme les pneus-les boues d’épuration-bois pollué-des plastiques non recyclables), la cimenterie d’Eclépens est le plus grand site de traitement de déchets mixtes du canton de Vaud et un des plus grands de Suisse.

L’économie circulaire permet de minimiser les déchets et de valoriser les matériaux locaux. Saviez-vous que le béton est plus recyclé que le PET ?

Carole Schelker, députée PLR

En produisant nos matériaux plutôt que de les importer, nous renforçons notre autonomie et réduisons notre dépendance à l’étranger. Le ciment est une ressource précieuse : il est essentiel à la construction d’infrastructures vitales telles que les hôpitaux, l’énergie, les transports publics ou les routes. Ou même le bâtiment du Parlement vaudois, un bel exemple d’économie circulaire mêlant réutilisation de matériaux et utilisation de bois et de ciment vaudois. Nous devons garder une production locale.

Philippe Jobin, député UDC